Notre histoire
Le germe d’un Living Museum à Nantes est né il y a une dizaine d’années sur le coin d’une table, sur laquelle dessine une patiente hospitalisée dans un service de psychiatrie adultes du CHU St Jacques à Nantes. La découverte de ses « gribouillages » extraordinaires, puis de textes souvent magnifiques des ateliers d’écriture, et enfin, des ateliers d’impro de théâtre en hôpital de jour interrogent : Comment tant de potentiels, tant de talents ne trouvent-ils pas un lieu, au cœur de la cité, pour laisser ce flot de lumière se propager à travers les fêlures ? Comment faire connaitre et reconnaitre ces trésors cachés au monde dit « ordinaire », afin d’illuminer nos villes souvent froides et standardisées ?
Quelques recherches nous mènent ensuite sur l’histoire du 1er Living Museum, celui du Queens, à New York, fondé en 1983 par un artiste, Bolek Greczynsk et le psychologue Janos Marton qui le dirige encore aujourd’hui. Situé dans une immense friche abandonnée au centre psychiatrique de Creedmoor, l’espace accueille depuis lors plusieurs dizaines de personnes par jour, la plupart étant d’anciens patients de l’hôpital. Le tiers-lieu, véritable ruche foisonnante d’une multitude de talents, s’organise progressivement entre pairs pour en faire une sorte de refuge d’art, sans aucun stress. Mais le lieu s’ouvre aussi au monde, en organisant des expositions et autres mises en lumière des travaux des artistes fréquentant le lieu.
Vient ensuite le temps de l’essaimage, avec la construction du 2e plus grand Living Museum au monde, en Suisse, par l’Art Thérapeute Rose Ehemann qui introduit le concept en Europe dans les années 2000 et préside désormais la fédération internationale des Living Museum basée en Suisse.
L’essaimage ici n’est pas une volonté émanant d’un siège central (à l’instar d’autres associations) mais tient plutôt d’une forme de hasard comme celui de ces oiseaux qui égarent de précieuses graines lors de leur déplacement. Il en va ainsi des Living Museum, qui poussent aux grés de rencontres extraordinaires (c’est tout notre propos !) un peu partout dans le monde, sur des terres fertiles de talents.
La venue de Rose Ehemann au 1er colloque internationale Ville et Santé Mentale à Nantes en 2022 va convaincre la ville de Nantes de l’importance de l’implantation de ce tiers-lieu dans notre cité porteuse de beaux projets.
Membres fondateurs
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Fabienne Chavane-Hubert
Son parcours professionnel l’a amenée à œuvrer depuis les années 1990 à lutter contre l’exclusion, les préjugés et la stigmatisation en entreprenant des projets originaux, créatifs et innovants. La rencontre avec les oeuvres des artistes outsider lui a donné la conviction de penser le rétablissement profond des personnes concernées à l’aune de la démocratie sanitaire, ce qui est dans l’ADN des Living Museum du monde entier.
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Eva Mazur
Eva est médiatrice de santé paire et formatrice indépendante en santé mentale. Pour elle, l’art et l’accès à l’imaginaire sont des leviers puissants pour construire de nouveaux récits de soi et rassembler les communautés au-delà de toute étiquette. Elle décrit le Living Museum comme un « espace sécurisé de reliance entre soi, les autres et la créativité, où l'art devient une passerelle vers un avenir plus tolérant à l’égard de la singularité de chacun. »
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Pauline Tremblay
Formée au contact des œuvres dans les métiers des musées, côté coulisses. Attachée aux arts contemporains, elle expérimente une expression personnelle abstraite et intuitive. Médiatrice de santé paire, elle accompagne des personnes concernées par un trouble de santé mentale vers le rétablissement.
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Camille Geoffroy
Art-thérapeute et médiatrice artistiques formée au Beaux-arts de Paris et à Profac, Camille a pris pour mission le partage des techniques, histoires et bienfaits de l’art. Elle s’investit depuis auprès de tout public entre Paris, Marseille et Nantes. Convaincue du mieux-être que peut apporter l’expression créative sur tout à chacun, elle croit fermement au pont magique dont le monde a bien besoin, entre l’Art et la santé mentale.